đŸ„” Troubles Digestifs liĂ©s au Stress  |  3 Solutions en Confinement

DiarrhĂ©es, douleurs abdominales, vomissements peuvent vous faire penser aujourd’hui aux symptĂŽmes du coronavirus, cependant ces troubles digestifs peuvent Ă©galement ĂȘtre associĂ©s au stress. Avant de continuer, vous pouvez retrouver ICI les consignes Ă  suivre en cas de doute. Donc, si vous n’ĂȘtes pas par le coronavirus ( ouf ! ) et que vous avez eu ces derniers jours un ou plusieurs de ces symptĂŽmes, c’est que probablement le stress est Ă  l’origine de ces troubles digestifs. MĂȘme si vous ne percevez pas ce stress, le fait de devoir gĂ©rer seul(e) l’école Ă  la maison, en plus de votre tĂ©lĂ©travail, ou votre activitĂ© Ă  l’extĂ©rieur (tout en prenant le risque d’ĂȘtre contaminĂ© Ă  chaque sortie)…OUI on peut clairement dire que votre organisme subit un pic de stress ! 

Voyons maintenant quels sont ces troubles digestifs, pourquoi le stress engendre ces maux et surtout comment y remĂ©dier, tout en restant Ă  la maison 😄.

Quels sont les troubles digestifs liés au stress?

AppelĂ©s aussi Troubles Fonctionnels Digestifs (TFD), sont les motifs de consultation les plus frĂ©quente en gastro-entĂ©rologie et se place en troisiĂšme positions des demandes en conseil en pharmacie. Les plus frĂ©quents sont la constipation, diarrhĂ©e et les RGO, mais ici j’ai souhaitĂ© volontairement vous prĂ©senter un peu plus que ces trois troubles principaux. C’est partie  !

“Les troubles digestifs reprĂ©sentent plus d’un Tiers des consultations chez les gastro-entĂ©rologues, en France” (1)

1-Aérophagie et ballonnements, flatulences, météorites


Vive les bulles d’air 😅. Terme issu du grec, l’aĂ©rophagie signifie “manger de l’air”.

Cette catĂ©gorie de  troubles digestifs est liĂ© Ă  l’accumulation de gaz intestinaux. N’arrivant pas Ă  Ă©liminer ces bulles, cela entraĂźne diffĂ©rents symptĂŽmes:

  • une aĂ©rogastrie (estomac anormalement rempli d’air), 
  • une aĂ©rocolie (cĂŽlon distendu par un excĂšs de gaz), 
  • des ballonnements (distensions abdominales douloureuses)
  •  et des flatulences (expulsion des gaz en excĂšs). 

Certains aliments sont bien connus pour provoquer ces troubles, par exemple la famille des crucifÚres (brocolis, choux fleurs, choux), mais aussi les légumes secs (pois chiches, haricots, fÚves, lentilles), le pain au son, pain complet


Mais nous allons le voir par la suite le stress modifie Ă©galement notre comportement et nous fait “avaler” beaucoup trop d’air !

2-Nausées et vomissements

Nous l’avons vu avec notre article sur les kilos Ă©motionnels, le stress peut perturber notre comportement alimentaire. Pour certains, cela provoquera des Ă©pisodes de boulimie, pour d’autres cela engendrera nausĂ©es et vomissements.

ContrĂŽlĂ© par le “centre du vomissement”, situĂ© dans le cortex cĂ©rĂ©bral, le vomissement est un rĂ©flexe. 

Ce centre est stimulé par des affluents nerveux provenant :

  • d’une zone chemorĂ©ceptive spĂ©cifique (nommĂ©e CTZ), qui pourra ĂȘtre stimulĂ©e par des mĂ©dicaments ou substances, 
  • ou provenant du tractus digestif, 
  • ou lors de fortes Ă©motions, d’odeurs dĂ©sagrĂ©ables, c’est au niveau du cortex que partira la stimulation de ce centre du vomissement.

3-Gastrites et UlcĂšres

AprĂšs les “prouts”, les vomitos, voici quelque chose de plus discret mais…assez douloureux ! Personnellement ça a commencĂ© Ă  18 ans avec le dĂ©but de mes Ă©tudes en Pharmacie.

Donc, le stress, provoquant une hypersĂ©crĂ©tion acide, induit une inflammation de la muqueuse gastrique (gastrite), voir une ulcĂ©ration, pouvant aller jusqu’à sa perforation (ulcĂšre). 

Les symptĂŽmes se manifestant sont, pour la gastrite, un manque d’appĂ©tit, des douleurs Ă  l’estomac (ressemblant Ă  des crampes), nausĂ©es, vomissements et maux de tĂȘte. On a la sensation de “faim douloureuse” se manifestant une Ă  trois heures aprĂšs les repas et soulagĂ©es par l’alimentation.

Les symptĂŽmes de l’ulcĂšre sont assez similaires, mais parfois il est asymptomatique et sera rĂ©vĂ©lĂ© par ses complications
 On pourra retrouver du sang dans les selles (colorant celles-ci en noir) ou dans les glaires vomies, des remontĂ©es acides…

Continuons avec justement…

4-Les RGO (Reflux Gastro-Oesophagiens) Régurgitations, remontées acides, toux


En 2012, en France, 20 Ă  40 % de la population adulte souffraient de RGO, compte tenu du stress grandissant ces derniĂšres annĂ©es, nous n’avons aucun doute que ce chiffre n’a cessĂ© d’augmenter.

Les rĂ©gurgitations se caractĂ©risent par la remontĂ©e du contenu acide de l’estomac jusqu’au pharynx, ce qui peut provoquer une brĂ»lure des parois de l’oesophage (pyrosis). 

Ces symptÎmes sont aggravés aprÚs les repas, leur composition (alcool, gras sont des éléments aggravants) et selon la position que nous adoptons (le fait de se coucher ou de se pencher en avant sont des positions aggravantes).

Pourtant, les RGO aprĂšs un repas sont physiologiques, ils deviennent anormaux lorsqu’ils sont rĂ©currents et prolongĂ©s. 

Ces troubles digestifs surviennent lorsque le tonus du sphincter infĂ©rieur de l’Ɠsophage (ou « barriĂšre anti-reflux ») est diminuĂ©, lorsque la pression abdominale est anormalement Ă©levĂ©e (en cas de surpoids ou d’une prise de poids rĂ©cente), lorsqu’il y a une stase du contenu gastrique (digestion lente) et lorsque le sujet prĂ©sente une hernie hiatale (passage d’une portion de l’estomac Ă  travers l’orifice Ɠsophagien).

En clair, le stress peut Ă  lui seul engendrer ce type de troubles digestifs, mais notre hygiĂšne de vie pourra ĂȘtre un facteur aggravant. Je n’ai pas dit qu’on devait arrĂȘter le petit Martini (occasionnel) en fin de journĂ©e entre amis ou avec son chĂ©ri. Mais le fait de multiplier les mauvaises habitudes aggravera fatalement ces troubles.

5-Le Syndrome de l’intestin irritable  (SII)

Photo snfge.org

Le « syndrome de l’intestin irritable » est la nouvelle appellation du “colopathie fonctionnelle”, qui lui-mĂȘme Ă©tait connue sous les noms de “syndrome du cĂŽlon irritable” ou de “troubles fonctionnels intestinaux” đŸ€Ș.

Les sociĂ©tĂ©s savantes bien que ne maĂźtrisant pas encore tous les responsables de ce trouble, savent dĂ©jĂ  qu’Il touche 5%  de la population.

Les femmes sont les plus touchées, elles représentent 2 patients sur 3.

Bien que les premiers symptÎmes surviennent entre 20 et 30 ans, le diagnostic est établi entre 30 et 40 ans. 

Dans 1 cas sur 5, la pathologie se dĂ©clare Ă  la suite d’une gastro-entĂ©rite aiguĂ«. 

Le « syndrome de l’intestin irritable » est une affection associant des douleurs abdominales ( principalement dans la rĂ©gion pĂ©riombilicale) chroniques Ă©voluant par crises, des ballonnements et des troubles du transit (diarrhĂ©es, constipation ou l’alternance des deux avec Ă©mission de glaires). 

Bien que bĂ©nigne (elle n’augmenterait pas le risque de cancer colorectal), ce qui est sĂ»re c’est que ce trouble digestif nuit Ă  la qualitĂ© de vie des personnes !

6-DiarrhĂ©es aiguĂ«s dites “de stress”

Ca va ? Personne n’est partie vomir aux toilettes ? C’est vrai qu’on n’est pas dans le sujet glamour…Un peu de courage c’est bientĂŽt terminĂ© pour le descriptif des troubles !

Dons, ces diarrhĂ©es dites “de stress” arrivent quand vous ĂȘtes face Ă  un Ă©vĂ©nement que vous apprĂ©hendez ou lorsque l’on vient de subir un choc.

Cela pourrait ĂȘtre le cas d’un Ă©tudiant la veille d’un examen, d’un candidat Ă  un poste, ou d’un artiste lors de sa montĂ©e sur scĂšne, mais aussi une victime d’agression, d’un accident de voiture ou lorsque l’on vient d’apprendre un dĂ©cĂšs.

Ce trouble du transit est assez commun et nombreuses sont les personnes qui en ont déjà souffert. 

Les diarrhĂ©es aiguĂ«s sont caractĂ©risĂ©es par une Ă©mission abondante de selles durant une courte pĂ©riode. Le nombre de selles est supĂ©rieur Ă  trois par jour et leur masse totale est de plus de 300 grammes. On ne va pas s’amuser Ă  les peser mais, c’est pour dire que leur poids correspondent Ă  presque au double du poids de selles normales.

La consistance des selles est modifiée et ces derniÚres sont souvent liquides. Souvent, ces troubles du transit sont accompagnés de spasmes abdominaux et de douleur. [BELON J.-P., HILLON P., 1999] 

7-La constipation 

AprĂšs l’abondance…voilĂ  son opposĂ©…rien ne veut sortir !

Comme nous l’avons vu plus haut, la constipation fait partie des troubles digestifs les plus courant. On parle de constipation lorsque l’on sort de la “normalitĂ©â€ ! Ok mais c’est quoi alors ĂȘtre dans la “norme”? La normalitĂ© se situe entre trois fois par jour et trois fois par semaine. 

Bien entendu, personne n’est identique donc inutile de paniquer si vous n’allez pas à la selle tous les jours !

Hormis le “nombre de fois” oĂč l’on va faire son petit popo 😆, on parle de constipation lorsque l’on ressent aussi une difficultĂ© Ă  “exonĂ©rer” ( terme mĂ©dical, pour “expulser les selles” que la fiscalitĂ© a par la suite a repris 😂) , voir que l’on a ces deux difficultĂ©s ensemble.

Cette difficultĂ©, Ă  expulser, est intĂ©ressante Ă  connaĂźtre et Ă  identifier car on l’associe rarement Ă  la constipation et pourtant elle peut engendrer d’autres problĂšmes…Vous connaissez les hĂ©morroĂŻdes ?! (AĂŻe
)

Donc, avoir des difficultĂ© Ă  expulser comprennent les efforts de poussĂ©e, la sensation d’une gĂȘne au passage des selles ou d’une Ă©vacuation incomplĂšte, l’émission de selles dures et sĂšches, un temps anormalement prolongĂ© ou l’utilisation des manƓuvres digitales.

Bon, je crois que maintenant, on a fait le tour đŸ€ą passons au lien entre ces troubles et le stress.


Pourquoi le stress entraĂźne-t-il des troubles de la digestion?

«La recherche et la mĂ©decine ont rĂ©vĂ©lĂ© que le stress provoque des troubles, notamment dans le systĂšme digestif.» Pr Bruno Bonaz,gastro-entĂ©rologue et directeur d’une Ă©quipe de recherches Ă  l’Institut des neurosciences de Grenoble.

1-C’est quoi le stress?

  • Ce n’est pas tout nouveau


Le mot « stress » vient du latin stringere qui signifie « serrer » et du vieux français destrece qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  une dĂ©tresse, une oppression. C’est aux XIIIe et XIVe siĂšcles que le mot « stress » apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans la langue anglosaxonne. Il est alors tirĂ© de distress qui Ă©voque la dĂ©tresse, la souffrance, mais Ă©galement l’étroitesse.

Au dĂ©but ce terme Ă©tait utilisĂ© en physique, pour dĂ©signer la contrainte exercĂ©e sur un matĂ©riau. Bon bien entendu cette notion Ă©tait dĂ©jĂ  thĂ©orisĂ© dĂšs l’antiquitĂ©.

Petite parenthĂšse, nous avions abordĂ© le stress et les 3 Ă©tapes pour le combattre, dans un article prĂ©cĂ©dent, n’hĂ©sitez pas Ă  y jeter un coup d’oeil, par la suite. Tout n’est pas possible en pĂ©riode de confinement, mais la premiĂšre Ă©tape est totalement adaptĂ©e Ă  cette pĂ©riode !

  • Plusieurs dĂ©finitions, un consensus 

Donc, reprenons


Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe plusieurs dĂ©finitions du stress dans les domaines de la physiologie et de la psychologie, mais toutes convergent vers l’idĂ©e qu’il s’agit d’une rĂ©action de l’organisme en rĂ©ponse Ă  une stimulation. 

La dĂ©finition que je trouve adaptĂ©e Ă  notre Ă©poque et Ă  la notion de stress actuel, provient de l’Agence EuropĂ©enne pour la SĂ©curitĂ© et la SantĂ© au Travail (EU-OSHA)  :

« Un Ă©tat de stress survient lorsqu’il y a dĂ©sĂ©quilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Bien que le processus d’évaluation des contraintes et des ressources soit d’ordre psychologique, les effets du stress ne sont pas uniquement de nature psychologique. Il affecte Ă©galement la santĂ© physique, le bien-ĂȘtre et la productivitĂ© de la personne qui y est soumise ». [INRS, 2006] 

2-Le cerveau qui bug

« Toute passion ressentie par l’ñme a sa contrepartie corporelle ». Selon cette thĂ©orie plus Ă©voluĂ©e, les Ă©motions dĂ©clenchent des rĂ©actions biologiques de l’organisme de par leurs effets sur le cerveau.” Descartes

  • Quand tout va bien…

Face Ă  un stress momentanĂ©, le cerveau rĂ©agit pour prĂ©parer l’organisme Ă  s’adapter. 

Jusque-là
 On gùre !

Tranquillement, le cerveau met Ă  contribution le cortex prĂ©frontal, qui intervient entre autres en inhibant l’action de l’amygdale cĂ©rĂ©brale (prĂ©sente dans le systĂšme limbique ou appelĂ© cerveau des Ă©motions) impliquĂ©e dans la peur (on en parle ICI).

  • Quand trop, c’est trop …

Lorsque le stress persiste ou s’il devient chronique
 Ce “radar Ă  danger” “bug” et entraĂźne des consĂ©quences nĂ©fastes pour notre organisme, notamment au niveau digestif. Comme par exemple:

  • l’estomac se vidange moins vite (dĂ» Ă  la sĂ©crĂ©tion d’ACTH), favorisant les RGO et les crampes d’estomac. 
  • Le transit dans l’intestin grĂȘle se trouve lui aussi ralenti. 
  • D’un autre cĂŽtĂ©, la motricitĂ© et la sĂ©crĂ©tion du cĂŽlon sont stimulĂ©es, d’oĂč des diarrhĂ©es
  •  les populations de bactĂ©ries qui siĂšgent dans le tube digestif (flore intestinale) sont modifiĂ©es, de mĂȘme que la permĂ©abilitĂ© de la muqueuse intestinale. RĂ©sultat: des fragments de paroi des bactĂ©ries peuvent se glisser entre les cellules de la muqueuse et crĂ©er ainsi une inflammation.

Ces symptîmes doivent leur origine aux systùmes nerveux, immunitaire et hormonal liant cerveau et intestin. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que notre intestin est notre “deuxiùme cerveau” !

3- Le nerf vague inhibé

En cas de stress, un rĂ©seau de nerfs, le systĂšme nerveux sympathique, permet l’adaptation de l’organisme. 

C’est lui qui met en sommeil les fonctions non-indispensables au profit des fonctions vitales, de lutte et de dĂ©fense. C’est lĂ  que l’on reprend notre instinct de survie ! On court, on se bat 
 Au mĂȘme moment, Ă  l’inverse, le systĂšme parasympathique (notamment le nerf vague) est mis en pause. 

Or, ce systĂšme permet le retour Ă  la normale en s’opposant au systĂšme sympathique. Il reconstitue les rĂ©serves Ă©nergĂ©tiques, rĂ©gule le rythme cardiaque et favorise les fonctions d’élimination, il relĂąche les muscles
 Son action en est donc diminuĂ©e. 

De plus, ces deux systĂšmes, sympathiques et parasympathiques, contrĂŽlent certaines rĂ©actions de notre systĂšme de dĂ©fense immunitaire. D’oĂč d’autres symptĂŽmes, encore dont la 
 

4-Production de molécules inflammatoires

Comment?

Le systÚme sympathique stimule la production de molécules (Noradrénaline & Adrénaline), par les surrénales (glandes au-dessus des reins) qui déclenchent des réactions inflammatoires. 

Au mĂȘme moment, “normalement”, le systĂšme parasympathique modĂšre cet effet, via la libĂ©ration d’autres molĂ©cules (AcĂ©thycholamines). 

Or lors de tensions mentales, son action se trouve rĂ©duite, ce qui explique l’inflammation intestinale et les douleurs abdominales.

5-Production d’hormones ( CRF ou CRH)

Face Ă  ce stress, toujours induite par l’amygdale, les systĂšmes endocriniens sont sollicitĂ©s.

Cette situation entraüne une stimulation de production d’hormones : la  CRF (Corticotrophin Releasing Factor/Hormone ou CRH), au niveau du cerveau (hypothalamus) et l’ACTH (Adreno-CorticoTrophin Hormone) par l’hypophyse. 

  • Or, cette CRF inhibe la dilatation gastrique ce qui entraĂźne une stagnation des sucs gastriques. Ce qui augmente l’aciditĂ© gastrique.. Cela favorise Ă©galement les contractions musculaires au niveau du cĂŽlon et peut notamment induire des diarrhĂ©es.
  • La sĂ©crĂ©tion la sĂ©crĂ©tion d’ACTH, quant Ă  elle, ralentit la vidange gastrique , favorisant ainsi les RGO et entraĂźnant des crampe intestinales et un ralentissement de la fonction intestin grĂȘle . 

 

La digestion passe au second plan, l’urgence Ă©tant de lutter contre l’agression ! 

6-Le microbiote intestinale ou flore intestinale

Le microbiote est constituĂ© de 2kg de microorganismes, constituĂ©s de milliers de milliards de micro-organismes (virus, bactĂ©ries, parasites et champignons non-pathogĂšnes) soit 2 Ă  10 fois le nombre de cellules que l’on a dans le corps.

On sait qu’il joue un rĂŽle fondamental dans la digestion et l’immunitĂ©.  

Or en 2011, une  étude publiée dans la revue Brain Behavior and Immunity a prouvé que le stress agit sur les intestins et sur le microbiote.

L’Équipe de Michel Bailey – a ainsi travaillĂ© sur des souris et a dĂ©montrĂ© que la flore intestinale diminue en qualitĂ© et diversitĂ© chez  les souris soumises Ă  un stress.

De plus, ils notent la survenue de bactéries potentiellement agressives, le Clostridium.

On comprend alors pourquoi notre digestion et notre immunité en prennent un coup !

7-Le stress génÚre des mauvaises habitudes 

Enfin, au delà de ces différentes conséquences, notre comportement est également modifié par le stress.

En effet, on remarque souvent que les personnes stressées, déglutissent fréquemment, salivent beaucoup, mùchent du chewing-gum et mangent rapidement.

Ces comportements, qui peuvent paraĂźtre anodins, ne le sont pourtant pas, ils favorisent notamment l’aĂ©rophagie.

Wahou 😁, ça fait beaucoup de consĂ©quences…voyons maintenant les solutions !


đŸ€© Comment se dĂ©barrasser de ses troubles digestifs, 3 solutions sans sortir de chez soi !

Bien entendu, en tant normal chercher une solution en phytothérapie, homéopathie aromathérapie ou du cÎté des probiotiques aurait été totalement envisageable.
Cela reste le cas, encore aujourd’hui ! Mais je vous propose de dĂ©couvrir d’autres alternatives Ă  pratiquer Ă  la maison “avant” de sortir de chez vous. C’est Ă©galement, un excellent rĂ©flexe de tester (en premier) des solutions simples Ă  porter de main et qui vous permettent de prendre le contrĂŽle sur vos angoisses, peurs, colĂšres…

J’ai dĂ©cidĂ© de vous proposer des techniques de relaxations, car ces techniques sont Ă  la fois totalement adaptĂ© Ă  la situation et parce qu’elles ont fait l’objet d’études concluantes.

Ainsi, on a constatĂ© qu’elles avaient de nombreux effets bĂ©nĂ©fiques sur les troubles fonctionnels intestinaux, dont elles rĂ©duisent les manifestations cliniques.

Voilà mon top 3 spécial confinement !

#1- Auto Massage spĂ©cial “ballonnement et constipation”

L’automassage fait partie des thĂ©rapies Ă  mĂ©diation corporelle.

Elles sont rĂ©putĂ©es pour « dĂ©tendre “ et utilisent  les mĂ©diateurs neurologiques pour procurer des sensations de plaisir (via l’amygdale et le systĂšme limbique notamment). 

Ces techniques stoppent les réactions physiologiques dues au stress et en évitent les troubles associés.

Une Ă©tude, faite en 2016, a effectivement prouvĂ© l’efficacitĂ© de l’automassage abdominal sur la constipation et la qualitĂ© de vie des personnes.

Bon il est vrai que se faire masser, c’est le top ! Mais parfois faute de temps vous ne pouvez prendre un RDV avec un professionnel pour une sĂ©ance de shiatsu.

Donc j’ai dĂ©cidĂ© ici de vous proposer une sĂ©ance qui aidera plus particuliĂšrement dans le cas de constipation.

A tester 

#2- La relaxation

Hummm, ma prĂ©fĂ©rĂ©e ! Il existe plusieurs techniques de relaxation vers lesquelles vous pouvez vous tourner:  respiration abdominale, yoga, sophrologie….

On l’a vu, la relaxation permet de dĂ©tendre efficacement  le physique et le mentale, en rĂ©duisant la sĂ©crĂ©tion des hormones du stress. 

Une des techniques les plus efficace en cas de constipation est la respiration “de barattage” ou Nauli. Cette technique pratiquĂ©e dans le yoga fait partie des six Kryas ou action purification de l’organisme. 

Nous sommes au printemps, ça tombe bien, c’est la pĂ©riode idĂ©ale pour rĂ©gĂ©nĂ©rer son corps et Ă©liminer les toxines.

Franchement impressionnante quand l’on dĂ©bute, et sans rĂ©ussir tel un maĂźtre yogi, les sensations de lĂ©gĂšretĂ© se font sentir dĂšs la premiĂšre sĂ©ance.

Pour en savoir plus sur sa pratique, je vous laisse lire cet article que je trouve trĂšs bien fait.

A tester 

#3- L’auto-hypnose

L’hypnose fait partie des thĂ©rapies psychocorporelles, qui utilisent le corps et ses symptĂŽmes pour guĂ©rir les blessures anciennes, enfouies dans le subconscient depuis l’enfance.

On sait dĂ©jĂ  que l’hypnose a d’excellent rĂ©sultat sur le stress, mais pour les troubles digestifs? Eh bien OUI ça marche aussi. De nombreux praticiens ont testĂ© cette pratique…et les rĂ©sultats sont plutĂŽt satisfaisants.

Quelques exemples :

  • Ambroise-Auguste LiĂ©beault et l’École de Nancy emploient l’hypnose et la suggestion pour soigner des ulcĂšres gastro-duodĂ©naux. En suggĂ©rant au patient que les symptĂŽmes de sa maladie n’existent plus, il semblerait que celui-ci se porte mieux. 
  • Le professeur Jean Marc SabatĂ©, spĂ©cialiste de l’intestin irritable, a constatĂ© que dans de nombreux cas, l’hypnose avait un effet positif sur la douleur ressentie par ses patients. Il constate, Ă  l’aide d’IRM, une moindre activation des ondes cĂ©rĂ©brales de la douleur aprĂšs une sĂ©ance d’hypnose. Pour lui, le problĂšme de ses malades viendrait de leur apprĂ©hension de la souffrance. L’intestin enverrait des signaux brouillĂ©s au cerveau. Des contractions du tube digestif habituellement non reconnu comme Ă©tant douloureuses sont parfois amplifiĂ©es chez certains patients.

Photo de l’IRM rĂ©alisĂ© par le Pr Jean Marc SabatĂ©, gastro-entĂ©rologue Ă  l’UniversitĂ© Paris VII et Ă  l’hĂŽpital Avicenne.

En haut, image prise avant une sĂ©ance d’hypnose.

En bas, aprÚs hypnose. 

Les zones rouges reprĂ©sentent l’activitĂ© des ondes cĂ©rĂ©brales de la douleur. 

Verdict, elles sont nettement moins présentes aprÚs une séance.

A tester

FÉLICITATIONS !!!! Cet article fait plus de 3000 mots ! C’est mon plus long article ! đŸ„ł

Donc BRAVO Ă  tous ceux qui sont arrivĂ©s jusqu’ici.

Si vous en faites partie c’est sĂ»rement, c’est peut ĂȘtre car vous faites partie, ou que vous connaissez quelqu’un qui en souffre.  

J’espĂšre sincĂšrement que vous aurez trouvĂ© des informations utiles et que ces 3 astuces vous permettront de corriger ces troubles.
Par contre si cela ne fonctionne pas, ne tardez pas et prenez rendez-vous avec votre médecin.

N’hĂ©sitez pas Ă  partager autour de vous, cela permettra sĂ»rement d’aider une personne. On est quand mĂȘme 60% des Français Ă  en souffrir. 

A bientÎt 

IrĂšne

(1).Dapoigny, M., Dyard, F., Grimaud, J. C., Guyot, P. & van Ganse, E. (2003) Troubles fonctionnels intestinaux et consommation de soins. Gastroenterol Clin Biol 27: 265-271

Photo by Sydney Sims on Unsplash

18 réponses
  1. Valentine
    Valentine dit :

    Effectivement, le stress peut ĂȘtre une source de beaucoup de problĂ©matiques de santĂ©. S’apaiser comme tu le prĂ©conises est essentiel, mais je pense qu’il faut garder Ă  l’esprit que prendre soin de soi et de son systĂšme digestif passe par une hygiĂšne de vie Ă©quilibrĂ©e Ă  tous points de vue :alimentation, sommeil, activitĂ© physique, gestion des Ă©motions et du stress bien Ă©videmment, sens que l’on donne Ă  son existence.

    RĂ©pondre
  2. Nicolas
    Nicolas dit :

    On ne le dit pas assez mais le stress est le mal de l’Occident ! Quand on voyage un peu on se rend compte Ă  quel point nous n’avons rien compris en comparaison de certains autres pays Ă  la culture plus « zen ». Merci pour cet article trĂšs complet et bien travaillĂ© !!

    RĂ©pondre
  3. Thierry
    Thierry dit :

    Un article trĂšs complet. Merci IrĂšne. Stress, alimentation, relaxation, sport, hygiĂšne de vie…
    En effet, je pense qu’il n’y a pas une rĂ©ponse Ă  ces troubles digestifs. Chacun doit trouver sa « recette ». Personnellement, j’ai consultĂ© une diĂ©tĂ©ticienne il y a quelques annĂ©es et je fais attention Ă  ce qu’on mange. Pas seulement les aliments mais aussi les combinaisons et les horaires oĂč l’on mange. Chaque aspect peut avoir son importance.
    Avec un minimum de discipline, on peut installer des routines alimentaires qui permettent d’amĂ©liorer considĂ©rablement sa santĂ©.

    RĂ©pondre
    • IrĂšne
      IrĂšne dit :

      Merci Thierry, effectivement mon objectif n’Ă©tait pas de couvrir en un article toutes les solutions, sinon il serait indigeste😅. Effectivement la nutrition est un alliĂ© pour combattre le stress et rĂ©duire les troubles digestifs et la chronobiologie a tout son sens. Mais malheureusement, pour rĂ©duire le stress « rapidement » la nutrition n’est pas la discipline que je conseille. Belle journĂ©e

      RĂ©pondre
  4. BUCHTA Roman
    BUCHTA Roman dit :

    Merci IrÚne pour cet article trÚs bien documenté.
    Le stress est un facteur de troubles Ă©normes! Il existe une multitude de solutions. Reste Ă  trouver celles qui conviennent le mieux Ă  chacun!

    RĂ©pondre
    • IrĂšne
      IrĂšne dit :

      Merci Roman, c’est exactement ça ! Il n’y a pas « une » vĂ©ritĂ© unique pour tous. L’idĂ©e est de tester des mĂ©thodes qui fonctionnent puis de faire son choix. Belle journĂ©e

      RĂ©pondre
  5. Yanis
    Yanis dit :

    TrĂšs bon article, merci pour ce partage d’informations Ă©clairantes. Le stress et l’axe « intestin-cerveau » sont au centre de bien des dĂ©bats et dĂ©ficits immunitaires, c’est donc un excellent choix d’articles et une belle façon d’en parler et de conscientiser les gens Ă  leurs sujets.

    RĂ©pondre
  6. Carole
    Carole dit :

    Article trÚs intéressant !
    Je me permets d’ajouter une plante qui fait merveille lorsque le stress a des manifestation digestives : le figuier ! En gemmothĂ©rapie il est formidable pour calmer le stress du cerveau et du ventre en mĂȘme temps. Vraiment j’ai d’excellents retours.
    Cela peut compléter tout ce qui est dit ici.
    Belle journée

    RĂ©pondre

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